Lettre à M. Jean-Luc Moudenc

Par le collectif en défense du patrimoine architectural
de l’équipe Candilis au Mirail

Objet : Suites à donner à la réserve n° 1 du commissaire enquêteur pour ne pas
démolir les immeubles de logements Gluck et Cambert de l’équipe Candilis-
Josic-Woods au Mirail à Toulouse.

Monsieur le Maire, Monsieur le Président de Toulouse Métropole
Nous avons pris connaissance du rapport établi par Monsieur Legrand, Commissaire
enquêteur de l’enquête publique ayant eu lieu sur la Reynerie en vue de la déclaration
d’utilité publique – ou non – concernant le projet établi par Toulouse Métropole Enquête
PRU – DUP – MECDU – parcellaire Reynerie Toulouse, dossier E23000035/31 qui a
été présenté en détail par les services de Toulouse Métropole, au commissaire
enquêteur.
Nous avons lu avec un grand intérêt et une grande attention les réserves émises et
leurs motivations formulées par le CE tant dans son rapport que dans ses conclusions
et voudrions attirer votre attention sur la mise en application et la signification de ces
réserves. Nombre de de ces formulations confortent notre proposition de ne pas
continuer à démolir le patrimoine architectural de l’équipe Candilis-Josic-Woods
au Mirail à Toulouse.
Parmi les réserves émises il en est une sur laquelle nous voudrions attirer tout
particulièrement votre attention :
Il s’agit de la réserve n°1 page 21 du rapport « conclusions motivées. » :
« Sous réserve de sortir de la DUP les bâtiments d’habitations, résidences
Gluck et Cambert et les espaces verts Gluck et petit d’Indy qui ne sont pas un
obstacle, ni absolument nécessaires à la réalisation de l’opération décrite dans le
dossier.
et les motivations de cette réserve :
page 14 : « Le CE estime que le projet présenté ne nécessite pas obligatoirement les
destructions des immeubles Gluck et Cambert qui n’empêchent en rien la réalisation
du projet tel qu’il est proposé. Tout particulièrement l’immeuble Cambert rénové en
2017 sera démoli pour permettre d’ouvrir le square Gallia sur le parc du lac de la
Reynerie, offrant ainsi une nouvelle perspective visuelle et fonctionnelle. Le coût de
l’opération au regard du but recherché semble disproportionné, pour un îlot de
fraîcheur qui existe déjà avec l’espace vert accompagnant l’immeuble qu’il suffirait
d’arborer. Ceci fera l’objet d’une réserve dans l’avis final sur la DUP »et page 13 : « Concernant l’existant le CE estime qu’il s’agit d’une architecture
relevant d’une conception innovante de son époque, elle permettait l’accès au confort
moderne récent pour une classe moyenne. De vivre dans un quartier urbanisé
agréable pour ses habitants. Il s’agit du fruit du travail d’une équipe d’architectes
reconnus par la profession…. Il n’existe aujourd’hui rien de rédhibitoire en matière de
conception, de structure, de typologie d’habitat ou de salubrité nécessitant
absolument une démolition des immeubles. Les problèmes à résoudre sont
l’inadaptation aux besoins et obligations actuels. »
C’est pourquoi nous vous demandons de prendre acte de cette demande du
commissaire enquêteur : – les démolitions des immeubles Gluck et Cambert ne
sont pas d’utilité publique – et en conséquence d’arrêter tout de suite les démolitions
programmées et pour ce qui concerne Gluck en préparation immédiate.
Nous ne pourrions comprendre une autre interprétation de votre part de la réserve
formulée par le commissaire enquêteur et vous demandons de bien vouloir nous
recevoir dans la plus grande urgence.
Comme vous le savez le devenir du quartier du Mirail fait l’objet d’une grande attention
de la part des architectes tant au plan national qu’au plan international.
L’association DOCOMOMO International et en particulier sa section française en la
personne de son Président, ainsi que l’Ordre des architectes, par la voix de sa
présidente et le Conseil régional de l’Ordre des architectes et son Président se sont
adressés à vous ou à d’autres acteurs (Préfet, Ministres) pour demander d’arrêter les
démolitions programmées des immeubles Candilis-Josic Woods au Mirail.
L’avis du commissaire enquêteur et sa première réserve viennent éclairer d’un jour
nouveau cette demande. Nous ne pourrions comprendre un désintérêt de votre part
comme élu d’une grande métropole pour les questions d’architecture qui ne sont pas
des questions élitistes mais comme le dit la loi sur l’architecture des questions d’intérêt
public.
Vous remerciant de l’attention favorable que vous porterez à notre demande, nous
nous tenons à votre disposition pour toute précision et vous prions de croire en nos
salutations respectueuses,
Les membres du collectif des architectes en défense du patrimoine architectural des
immeubles Candilis Josic Woods au Mirail à Toulouse :
Jerome Darnault, Claire Martin, Gilbert Pedra, Michel Retbi, Fabrizio Samaritani, Jean-
Pierre Sirvin
L’Assemblée d’Habitants Reynerie
Ce courrier sera également adressé à : la SA des Chalets, Patrimoine SA Languedocienne, Conseil Départemental, Monsieur le
Ministre du Logement, Madame la Ministre de la Culture, (Monsieur le Préfet)
Copie faite au Commissaire Enquêteur, à la Présidente de Région Occitanie, à la Présidente du Conseil NaFonal de l’Ordre des
Architectes, au Président du Conseil Régional de l’Ordre des Architectes Occitanie.
PS : Comme vous le savez notre collecFf a été reçu à deux reprises par le commissaire enquêteur et nous luis avons fourni un
mémoire de 20 pages indiquant nos réserves et notre analyse de ce projet. Ce mémoire est public et vous a également été
adressé.