La Mairie de Toulouse ayant baissé drastiquement (-42%) les subventions qu’elle nous accordait jusqu’alors, nous avons évidemment voulu savoir quelles en étaient les raisons.
Après un entretien avec M. Gaëtan Cognard, Maire de notre quartier, et M. Cabrol, directeur adjoint de cabinet de Jean-Luc Moudenc, nous avons reçu une lettre de ce dernier qui ne nous a guère convaincu….
La lettre du Maire de Toulouse dans son intégralité :
Après une demande d’éclaircissement, une deuxième lettre du Maire nous est parvenue début juillet :
Notre réponse à cette lettre :
Toulouse, le 10 juin 2024,
Monsieur le Maire,
Nous avons le plaisir de vous adresser le numéro 44 – été 2024 – de Reynerie Miroir. Vous y trouverez les dernières nouvelles de notre quartier et les paroles des habitants et des acteurs qui ont souhaité s’exprimer dans les colonnes du journal.
Vous y trouverez également nos réponses aux accusations portées par M. Cognard, Maire du quartier, et que vous avez vous même appuyées dans votre courrier du 7 mai dernier.
Tout d’abord, nous vous remercions pour l’attention que vous avez toujours accordée à notre journal et encore aujourd’hui, en vous penchant sur le désaccord que nous avons avec M. Cognard. Vous êtes le seul à avoir pris le temps de nous préciser par écrit ce qui a pu vous heurter dans nos colonnes, et comme nous n’avons jamais reçu de demande de droit de réponse de la part de M. Cognard, des bailleurs sociaux, ou de qui que ce soit, nous avons décidé de publier l’entièreté de votre lettre, pour que nos lecteurs puissent disposer de l’ensemble des éléments.
Nous tenons à vous dire, Monsieur le Maire, qu’en ce qui concerne notre loyauté qui est mise en doute, nous la devons avant tout aux habitants de Reynerie, en publiant leurs paroles sans les censurer, dans la mesure où elles ne créent pas de trouble à l’ordre public. En ce qui concerne la démolition des immeubles conçus par Georges Candilis, nous n’avons pas rencontré de paroles spontanément en faveur des démolitions. Nous en avons néanmoins publié, comme vous avez pu le constater, parce que nous sommes allés les chercher.
Vous nous reprochez de ne pas respecter « le principe du contradictoire » car nous n’avons pas interviewé les bailleurs, l’ANRU ou la collectivité. Mais nous ne sommes pas là pour ça. Les éléments de communication des uns et des autres n’ont pas besoin de notre journal pour toucher les habitants du quartier. Néanmoins, si vous visitez notre site internet : www.reynerie-miroir.net, comme le font nombre de nos lecteurs, vous y trouverez les dossiers de présentation du projet de renouvellement urbain émanant des services de Toulouse Métropole. Vous constaterez également que nous n’avons pas non plus interviewé les architectes qui s’opposent au projet. Nous n’avons publié que des paroles d’habitants qui souhaitaient contribuer au débat. Des paroles argumentées et qui sont trop souvent négligées.
La loyauté envers les habitants nous oblige également à leur rendre l’information accessible. Si la manière dont nous avons parlé du résultat de l’enquête publique vous a déplu, sachez toutefois que nous avons effectué un travail d’analyse sincère, cherchant à mettre valeur les habitants qui ont contribué, et nous avons eu l’honnêteté de publier l’entièreté de l’avis favorable du commissaire enquêteur pour le rendre accessible.
Vous dites que nous ne maîtrisons pas « la nuance des propos qui se sont exprimés ». Or, nous ne confondons pas l’opposition aux démolitions et l’opposition au renouvellement urbain. L’immense majorité des habitants veut un changement pour le quartier, mais cela ne signifie pas qu’elle est d’accord avec la démolition des immeubles Candilis. L’un n’implique pas l’autre. C’est là que se trouve la nuance, nous semble-t-il. Il est nécessaire qu’elle puisse s’exprimer, notamment dans notre journal, et que vous sachiez l’entendre.
Nous espérons, M. le Maire, que la lecture de ce numéro vous permettra de mieux appréhender nos positions en tant qu’habitants, et que vous saurez à nouveau apprécier notre travail et nos arguments, car ils sont le fruit d’une réflexion collective, à l’échelle du quartier, qui dure depuis dix ans, avec toute notre franchise et notre loyauté.
Nous avons représenté la demande de financement du journal auprès de vos services, et nous espérons que vous saurez mettre fin à ces malentendus en y répondant favorablement.
Dans l’espoir de renouer un dialogue plus direct avec vous et vos services, veuillez accepter, Monsieur le Maire, l’expression de nos sentiments respectueux.